L’employeur est tenu de prendre toutes les mesures nécessaires pour assurer la sécurité et protéger la santé physique et mentale de ses salariés. C’est ce que précise l’article L. 4121-1 du Code du travail.
Dans les organisations publiques, privées ou associatives, les mesures relatives à la sécurité mentale relèvent de la prévention des risques psychosociaux. Se doter de Secouristes en Santé Mentale renforce le système de prévention.
De plus la formation des salariés en mission de service auprès des bénéficiaires est doublement vertueuse. Elle leur permet d’être mieux outillés pour faire face aux diverses situations en accueil du public et cette compétence en santé mentale est un atout en faveur de la qualité du service rendu.
Le nombre des affections psychiques reconnues au titre des accidents du travail ne cesse d’augmenter[1]
Les troubles psychiques liés aux risques psychosociaux (stress, violences internes ou externes en lien avec le public) ne sont pas rares dans le monde du travail. Ils se déclinent en troubles anxieux, épisodes dépressifs, états de stress post-traumatique, addictions, burn-out, etc. « La souffrance psychique au travail est aujourd’hui devenue un problème de santé publique »[2].
Prévenir les risques psychosociaux consiste pour les organisations à conjuguer des actions en prévention primaire (éviter les risques sur un plan collectif, par exemple, former les managers à la prévention des risques psychosociaux), secondaire (donner des ressources aux personnes pour faire face, comme former les personnes à la gestion du stress) et tertiaire (réparer via une prise en charge individuelle). Idéalement, plus les préventions primaire et secondaire sont pertinentes, moins il est nécessaire d’avoir recours aux solutions de prévention tertiaire, celles-ci relevant d’une logique de réparation, lorsque les troubles psychiques sont potentiellement déclarés.
En plus du service de médecine du travail, à moins de compter des psychologues dans leurs effectifs, pour répondre en prévention tertiaire, les entreprises font le choix de mettre en place une ligne d’écoute professionnelle et externalisée. Elle offre l’avantage d’être anonyme pour le salarié mais signale que la difficulté rencontrée par la personne est regardée comme une problématique personnelle qui est traitée en dehors de l’entreprise. Cela ouvre sur deux écueils, premièrement, les raisons organisationnelles à l’origine des troubles ne seront pas traitées et deuxièmement, cette externalisation renforce l’idée d’une responsabilité personnelle, celle de ne pas faire face, d’échouer, de ne pas avoir les bonnes compétences, etc. C’est une double peine.
S’il existe des dispositifs (formation, systèmes d’alerte, groupes de pairs, etc.), la prévention ne se conçoit pas sans des acteurs internes. Ils sont principalement désignés par les fonctions qu’ils occupent dans l’organisation : managers, représentants des ressources humaines, membres des CSE, préventeurs, etc. Dans le meilleur des cas, ils seront tous formés au moins deux jours à la prévention des risques psychosociaux. Cependant, cette formation les dotera-t-elle suffisamment sur les éléments de posture à adopter pour prendre l’initiative d’aller vers un salarié en difficulté ou l’aborder de façon ajustée et se sentir eux-mêmes assez confortables dans cette démarche ? Comment s’y prendre pour énoncer à cette personne que nous avons vu ce qu’elle essaie bien souvent de masquer ?
Une formation au Secourisme en Santé mentale pour renforcer le système de prévention
En choisissant de former leurs acteurs de la prévention des risques psychosociaux aux Premiers Secours en Santé Mentale, les organisations leur permettent d’accroître la sensibilité nécessaire au repérage des signes de souffrance, de structurer leurs interventions et leur confèrent une légitimité pour intervenir.
Pour aller encore plus loin dans ce maillage des acteurs de la prévention des RPS, de plus en plus d’entreprises se dotent de volontaires « sentinelles » au sein des différents services, sans fonction initiale particulière sur la prévention des risques psychosociaux, mais animés de cette attention à l’autre. Ces ressources discrètes et autrement accessibles sont donc elles aussi un public privilégié pour bénéficier de cette formation.
Être sensibilisés pour intervenir sur ce qui nous apparait de l’ordre d’une difficulté psychique chez l’autre est essentiel. A moins que nous ne soyons déjà avertis, de façon générale, de nombreux freins sont à l’œuvre ; ceux par « égard » : « il s’agit peut-être de sa vie privée, je ne veux pas être intrusif « ; ceux qui excusent : « c’est un coup de mou, il est fatigué, c’est normal, la période est chargée, ça va passer, les vacances sont proches, etc. » La formation reçue sur la prévention des risques psychosociaux offrira deux ou trois mises en situations pour s’expérimenter au sujet. Cependant, elle ne sera pas centrée sur comment structurer notre approche, comment vérifier si cette personne présente ou non des intentions suicidaires par exemple, et que faire si tel était le cas, de façon plus générale, comment conseiller et orienter.
Former des Secouristes en Santé Mentale est une solution pour accroître le maillage de la prévention interne sur un niveau tertiaire mais peut-être aussi secondaire, par des interventions plus précoces.
Une formation doublement vertueuse pour les salariés en mission de service auprès de bénéficiaires
Les professionnels qui travaillent directement auprès du public présentent une exposition plus prononcée aux risques psychosociaux. Il y a ce que l’on appelle les « exigences émotionnelles » lorsqu’ils sont confrontés à des tensions avec le public ou lorsqu’ils sont en contact avec la souffrance de tiers.
Les former est une façon de créer un collectif plus armé pour se soutenir grâce à une attention accrue des uns envers les autres. C’est aussi la possibilité, outre celle de répondre à sa mission de service, de ne pas se vivre démuni face à des bénéficiaires en difficulté psychique. Pouvoir apporter un petit temps de pleine écoute, autre que l’écoute destinée à la résolution de la situation sociale par exemple, et savoir orienter, ouvrir la personne à de nouvelles possibilités pour être aidée, ne peut que venir valoriser la qualité de l’accueil délivré aux bénéficiaires.
Enrichir la politique handicap, réduire les coûts liés aux risques psychosociaux
Former des salariés aux Premiers Secours en Santé Mentale est une modalité positive pour aborder le trouble psychique en entreprise, notamment dans le cadre d’une politique handicap.
La crise pandémique COVID19 a fait émerger de façon forte cette thématique, notamment avec une communication accentuée sur la détresse psychologique des salariés en télétravail, l’augmentation des burn-out, etc. Peut-être, est-ce que ce sujet de la « santé psychosociale » est alors devenu moins tabou ?
Le moment est alors opportun de travailler au sujet de la santé mentale en entreprise. Premièrement, pour répondre sur un plan général au besoin éventuellement accentué par le contrecoup de la pandémie et aussi en raison des nouvelles organisations internes obligées par cette crise. Deuxièmement, pour anticiper le surcroît de coûts des risques psychosociaux.
Pour rappel, l’étude de l’INRS[3] indique un coût social du stress de 2 à 3 milliards d’euros en 2007, étude qui ne prend en compte que moins d’un tiers des situations fortement stressantes et ne retient que trois types de pathologies (maladies cardiovasculaires, dépression, certains troubles musculosquelettiques). Le monde du travail en France était encore loin de la forte augmentation des burn-out et n’avait pas encore rencontré la crise pandémique…
Être une organisation qui s’engage sur le sujet de la santé mentale, c’est accroître la prévention interne, en contribuant à dé-stigmatiser le sujet et ainsi permettre aux salariés d’évoquer plus facilement une souffrance psychique afin de trouver des réponses adaptées plus rapidement qu’en restant isolés.
Être une organisation qui s’engage sur le sujet de la santé mentale, c’est accroître ses actions RSE au-delà des murs de l’entreprise, car nous savons combien les cultures d’entreprises rejaillissent sur notre société entière.
La formation « Premiers Secours en Santé Mentale » – PSSM France – vise à renforcer les compétences psychosociales des apprenants.
Les Premiers Secours en Santé Mentale sont l’équivalent des gestes de premiers secours physiques apportés à une personne en difficulté.
Cette formation citoyenne de 2 jours s’articule avec les Projets Territoriaux de Santé Mentale en France. Elle s’inscrit dans un programme international structuré dispensé dans plus de 25 pays. Elle vise à dé-stigmatiser les troubles psychiques en faisant évoluer les représentations sociales et améliorer la situation des personnes touchées en réduisant leur isolement.
Elle est délivrée par des formateurs accrédités PSSM France.
Objectifs de la formation
Acquérir des connaissances de base concernant les troubles de santé mentale
Mieux appréhender les différents types de crises en santé mentale
Développer des compétences relationnelles : écouter sans jugement, rassurer et donner de l’information
Mieux faire face aux comportements agressifs
Tester et s’approprier un plan d’action qui peut être utilisé pour apporter un soutien immédiat sur des problèmes de santé mentale
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